A Deauville, j’ai choisi de travailler en noir et blanc et en couleurs. Le cinéma qui venait à ma mémoire n’était pas celui d’Hollywood, mais plutôt celui d’un Visconti, d’un Antonioni ou d’un Nuri Bilge Ceylan. Une sensation de temps long et étiré, de travellings sans fin… C’était l’hiver. J’avais amené Deauville dans mon propre univers. Plus tard, j’ai vu les touristes arriver, le beau temps, le business de la plage. Je me suis donc retiré sur la pointe des pieds. J’étais dépossédé de ma ville… Je la laissais aux autres, bien volontiers. La programmation avait changé, je suis reparti avec mon film imaginaire, mes souvenirs et ma belle mélancolie vers d’autres cieux. Mais je reviendrai à Deauville, en hiver, bien sûr…