HABANA SONG aux éditions LOCO
144 pages, 100 photos n&b
Édition normale épuisée (Sold out)
Édition avec tirage de collection (signé et numéroté) : 160 € (derniers exemplaires)
(contact : jcbechet@gmail.com)
Cuba n’est pas qu’une île. C’est un symbole politique. C’est aussi une part de notre imaginaire collectif. J’étais allé à Cuba à la fin des années 1990, au moment où les « Balseros » sur leurs radeaux de fortune essayaient d’atteindre Key West, en Floride, juste en face… Vingt ans plus tard, je reviens à La Havane, juste après la mort de Fidel Castro. La ville est en pleine mutation. Je suis hypnotisé par la superbe mélancolie de ce monde figé. Je sens vivre et vibrer un pays unique et cabossé, fier et contestataire, endormi et flamboyant. Les coins de rue photographiés par Walker Evans en 1933 sont toujours là, presque identiques. La puissance de la photographie m’éclabousse dans ce rapport intime à l’histoire, aux lieux et au temps qui passe. Ou qui ne passe pas… Et il y aussi cette odeur dont parle si bien l’écrivain Leonardo Padura : « L’odeur de La Havane fait toute sa magie. Qui connaît la ville doit admettre qu’elle possède une lumière qui lui est propre, dense et légère à la fois, et une couleur exubérante qui la différencient de mille autres villes du monde. Mais seule son odeur est capable de lui donner cet esprit incomparable qui rend son souvenir si vivace. Car l’odeur de La Havane n’est ni plus agréable ni pire qu’une autre, elle n’est ni parfumée ni fétide, et, surtout, elle n’est pas pure: elle s’élabore à partir du mélange fébrile suintant d’une ville chaotique et hallucinante » .
Habana Song est une sonate mélancolique et crépusculaire. « Il faut que les Cubains gagnent ou que nous perdions tout, même l’espoir », écrivait Jean-Paul Sartre en 1960. Soixante ans plus tard, le constat est sans doute amer. Alors on réécoute le « Hasta Siempre » de Carlos Puebla et les musiques de Compay Segundo ou Rubén Gonzàles, et on réalise que se joue aujourd’hui à la Havane une mélodie obsédante qui accompagne nos pas et hante nos histoires personnelles.