FRENCHTOWN #1 : Corbeil-Essonnes (91)
Le Pas du Trem, 48 pages, 40 E
Une édition limitée avec un tirage original de l’auteur est disponible (90 E)
Une édition limitée avec deux tirages originaux de l’auteur est disponible (130 E)
(contact : jcbechet@gmail.com)
« La ville s’endormait
Et j’en oublie le nom
Sur le fleuve en amont
Un coin de ciel brûlait »
Jacques Brel
C’est avec en tête ces paroles de Jacques Brel que je suis arrivé à Corbeil-Essonnes. « La ville s’endormait » se trouve dans son dernier disque, au côté de la chanson « Orly ». Etrange coïncidence, pour aller à Corbeil-Essonnes, je laissais sur ma gauche la bretelle d’autoroute qui mène à Orly, ce vieil aéroport au parfum légèrement suranné des années 70. C’est donc peut-être à cause d’Orly et de Brel, que j’ai tout de suite vu Corbeil-Essonnes comme une ville endormie et mystérieuse, une cité où règne une douce et inquiétante étrangeté. Une ville qui flotte dans un entre-deux indéfini, ni vraiment pauvre, ni vraiment résidentielle, ni enclavée, ni désenclavée, ni industrielle, ni désindustrialisée…
Au fil de mon séjour et de mes multiples errances la commune m’a semblé être une ville typiquement et fondamentalement française. Une France contemporaine en miniature, autant sur le plan architectural qu’humain. Avec mon appareil photo, je m’y sentais en voyage, j’avais l’impression d’être un visiteur étranger qui découvrait une « French Town » d’aujourd’hui. Pourquoi ce sentiment ? Je ne saurai l’expliquer de façon rationnelle, ce fut un ressenti visuel avant tout. Je me sentais plongé dans un film de Claude Chabrol, là où l’on sent vibrer au quotidien une réalité française.
Mes photos sont la chronique d’une année d’observation, elles témoignent de ce qui fait l’identité d’un territoire. À Corbeil-Essonnes, j’ai travaillé comme un écrivain visuel… Loin des faits divers et des soubresauts de l’actualité, dans ce temps long qui, seul, permet de saisir les petites traces fugaces du quotidien et d’en faire un récit authentique. Sans oublier que la photographie ne montre jamais la réalité, ou la vérité, mais une idée du réel. Et c’est déjà beaucoup… JCB